Gabrielle a toujours considéré qu'elle avait plus de goût que les autres, qu'elles savaient discerner le beau et le laid, en saisir toutes les nuances. A 6 ans, elle se posait déjà comme la fashion police de la cour de récréation. "Emma, ton cardigan rose, avec ses boutons en forme de cerises, il est trop MOCHE. Il pue." assenait-elle sans vergogne à l'époque. Et pour cause! Elle avait pris pour modèle sa tendre mère, mannequin pendant des années, puis épouse d'un grand entrepreneur à sa retraite, et que celle-ci l'avait fait baigner depuis toute jeune dans cette amour de la couleur, de la texture et de la forme ! La mode, la haute couture, le style, c'était sa vie et ce, bien avant que son pouvoir ne se soit manifesté. A 22 ans, alors qu'elle étudiait dans une grande école de mode française, elle se rendit compte qu'elle n'était pas seulement une créatrice de génie (ce sont ses mots), elle pouvait également changer les propriétés des tissus. De là naquit un rêve, celui d'habiller les vilains d'outre-atlantique, ceux qui faisaient trembler les lois américaines.

Oui, les vilains. Lorsqu'elle lit un roman, Gabrielle est toujours du côté du "méchant", de celui qui n'en a que faire de la loi, de celui qui ne veut que s'enrichir, que faire du mal, voir même du côté de tous ces psychopathes assassins, de ses terroristes fous. Gabrielle aime la vilainie, les coups bas, la dureté et l'imprévisibilité... chez les autres. Elle est et restera un modèle de citoyenne, de camarade, d'amie. Elle ne veut et ne voudra jamais le mal d'autrui. Son sourire, ses paroles, et ses gestes sont chaleureux et enthousiasmants. Et pourtant, ce qu'elle admire chez les autres est son totale opposé. Elle voudrait comprendre ces gens, peut-être les changer va savoir. Ainsi, elle est devenue créatrice de super-costume afin de les approcher. Diplôme en poche, cap sur l'Amérique !